Rapport: promouvoir le dialogue et le leadership sur l’Intelligence artificielle
Face à l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans la gestion et le monde du travail, la CEC European Managers souligne la nécessité de repenser la gouvernance et le leadership en matière d’intelligence artificielle. Pour promouvoir la capacité d’innovation, le bien-être social et un impact positif des systèmes d’IA, il est nécessaire d’améliorer l’engagement des parties prenantes et l’implication des partenaires sociaux. Dans ce contexte, la CFE-CGC, membre de la CEC, a mené un projet européen sur la promotion de la confiance dans l’IA par le dialogue. Le rapport final est maintenant disponible.
“Afin de récolter les opportunités de l’IA pour l’Europe, nous devons améliorer notre leadership et notre capacité d’innovation. La concurrence mondiale exige de trouver des moyens plus agiles d’innover et de réglementer en impliquant davantage les parties prenantes, telles que les partenaires sociaux, dans l’ensemble du cycle de création de valeur” Maxime Legrand, Président
Le projet européen SECOIA-DEAL, sous la direction de la CFE-CGC en France, membre de la CEC, a permis de rassembler un large éventail de parties prenantes européennes afin d’ouvrir la voie à de nouveaux modèles de création de valeur, de gouvernance et de réglementation des systèmes d’intelligence artificielle. Le rapport final met en évidence des moyens concrets de promouvoir la confiance et la transparence des systèmes d’intelligence artificielle tout au long du cycle de création de valeur, en mettant l’accent sur le rôle du lieu de travail et le rôle des managers.
Dans le contexte de la future réglementation européenne sur l’IA basée sur les risques, le projet conclut qu’une approche complémentaire ascendante peut augmenter la capacité d’innovation dans les cycles de création de valeur de l’IA. En outre, l’implication des partenaires sociaux et des communautés d’utilisateurs dans le développement des systèmes d’IA peut constituer un moyen plus souple de gouverner l’IA ex ante. Cela a de vastes implications pour faire en sorte que l’impact de l’IA corresponde mieux aux priorités économiques, sociales et environnementales de l’UE.
“L’Union européenne souhaite disposer d’un cadre juridique complet pour limiter les dérives de l’intelligence artificielle sans trop contraindre l’innovation. Il est clair que ce chemin est long et sinueux, et l’arrivée des ChatGPT et des IA dites génératives ont perturbé un calendrier déjà contraint. Il fallait donc aussi que les partenaires sociaux anticipent les impacts de l’IA sur l’emploi et le monde du travail, en imaginant le dialogue social qui viendra compléter cette future réglementation. C’est ce que nous avons fait avec le projet européen SecoIA Deal, qui produit des outils et des propositions concrètes pour pouvoir réagir dans les entreprises.” souligne Nicolas Blanc, expert en intelligence artificielle de la CFE-CGC et de la CEC.
Le rapport final recommande également des mesures concrètes pour améliorer la gouvernance et le dialogue en matière d’IA :
– Enregistrement des outils d’IA : Les projets d’IA des organisations doivent être enregistrés avec une description et une évaluation des projets. Ce registre permettra d’impliquer rapidement toutes les parties prenantes de l’organisation afin de renforcer la responsabilité par le biais d’une prise de décision et d’un suivi collectifs.
– clause de révision dans le cadre du cycle d’utilisation
des outils basés sur l’IA au travail : Afin d’assurer la pertinence et de garantir la confiance dans l’outil et dans la finalité de son utilisation, il a semblé utile d’imaginer un dialogue social ” permanent “, ” à long terme “, sur les outils basés sur l’IA utilisés au sein de l’entreprise. Ce dialogue s’appuierait notamment sur le support d’une clause de revoyure.
– Comité d’éthique de l’IA en entreprise : Un comité d’éthique peut veiller à maintenir la relation de confiance entre le prestataire et l’utilisateur, qui repose sur la responsabilisation du prestataire et la possibilité d’avoir des référents IA dans l’entreprise. La création d’un comité d’éthique impliquant des représentants des salariés, en conjonction avec la proposition de création d’un office de l’éthique de l’IA et la tenue de registres, est susceptible de renforcer les obligations des utilisateurs et la prise en compte de la nature évolutive des systèmes d’IA.
– Radar de valeur pour les parties prenantes : l’application Radar de valeur pour les parties prenantes vérifiera que la valeur créée par l’application est équitable et qu’il n’y a pas de gagnants et de perdants parmi les parties prenantes. En outre, l’outil facilitera la prise de conscience par toutes les parties prenantes des aspects positifs et négatifs de l’application de l’IA, créant ainsi une symétrie de l’information.
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