Le changement climatique est une opportunité pour l’UE
Dans le sillage du Sommet de la COP24 à Katowice l’an dernier, la Commission européenne a récemment publié un document intitulé «Une Europe durable à l’horizon 2030». A juste titre, ce document de réflexion identifie la nécessité d’une transition inclusive et juste vers une économie sobre en carbone, climatiquement neutre et rationnelle dans l’utilisation des ressources et respectueuse de la biodiversité, dans le plein respect des objectifs de développement durable. Cependant, en ne mettant que l’accent sur la consommation et de la production, la Commission laisse de côté les principaux moteurs de la transition: les managers et les travailleurs. Si ces derniers ne s’approprient pas et ne gèrent pas la transition en tant que parties prenantes essentielles, la meilleure des stratégies sera vouée à l’échec. Une approche plus holistique est nécessaire.
Les bénéfices et les avantages d’une transition vers un modèle socio-économique durable sont de plus en plus indéniables. Selon le Service de recherche du Parlement européen, un modèle socio-économique durable pourrait générer environ 10 000 milliards d’euros de débouchés commerciaux pour l’UE [1] et créer un million d’emplois d’ici 2030 pour la seule économie circulaire [2]. À l’inverse, le non-respect de la législation environnementale en vigueur dans l’UE pourrait représenter 50 milliards d’euros par an en dépenses de santé et en coûts directs environnementales.
De plus, en octobre 2018, des scientifiques du climat du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies ont averti qu’il ne restait que 12 ans pour «entreprendre des changements rapides, d’une portée considérable et sans précédent dans tous les aspects de la société» pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degrés Celsius et éviter les pires conséquences d’un scénario de réchauffement de 2 ° C avec y compris une crise économique.
Dans ce contexte, non seulement les ambitions, mais aussi les actions sont importantes. Par conséquent, les cadres seront des acteurs cruciaux pour conduire un changement durable avec un ensemble renouvelé d’instruments et de principes de leadership enracinés dans la durabilité. Il est urgent de modifier le paradigme actuel et de réinventer notre façon de concevoir les politiques et les objectifs des entreprises à la lumière des défis environnementaux, mais aussi sociaux et économiques, auxquels nous sommes actuellement confrontés.
Au niveau de l’UE, la durabilité des entreprises est mesurée à l’aide de normes de reporting [3] non financières. Environ 6000 entreprises à travers l’Europe sont tenues d’établir des rapports sur les politiques, les risques et les résultats concernant les questions environnementales, sociales et de l’emploi, entre autres. Malheureusement, la marge de manœuvre laissée aux États membres pour définir les exigences en matière de reporting a compromis l’objectif consistant à accroître la cohérence et la comparabilité des informations sur la durabilité. Étant donné que les entreprises et les secteurs ont des positions de départ différentes en matière de durabilité, il pourrait être logique de demander des efforts accrus en matière de durabilité, fondés sur leur capacité et leur impact actuel.
Pour répondre à la nécessité de gérer d’une manière plus durable, la CEC European Managers a publié un guide sur le leadership durable, qui propose aux cadres des conseils pratiques et novateurs pour transformer nos schémas de pensée, nos comportements et nos processus dans les entreprises et au-delà.
[1] Business and Sustainable Development Commission, “Better Business Better World, The report of the Business & Sustainable Development Commission”, January 2017
[2] European Parliament, Towards a circular economy — Waste management in the EU, 2017, European
Parliamentary Research Service.
[3] Directive 2014/95/EU